Quelle est la différence entre une démocratie et un dictature, entre une action de police légitime et illégitime?
La légalité, la justice.
La légalité, ce n’est pas que le respect de mots sur un papiers, c’est un ensemble de règle que la société s’impose à elle-même et qui valent pour tous.
La justice, ce n’est pas que la machine judiciaire, mais une certaine idée des rapports entre les hommes, qui permet que ceux ci ne soient pas régis que par un rapport de force.
Quant à la police, elle est l’outil qu’utilise l’état pour faire respecter la loi, et elle dispose de grands pouvoirs répréssifs. Et c’est pourquoi, en raison de l’importance de ce pouvoir, il est fondamental que ce pouvoir ne sorte pas du strict cadre de la légalité, parce qu’il est très difficile de le sanctionner.
La tolérance devant des actions policières illégales, l’absence de condamnation de celles-ci, et la première étape sur l’une des voies qui mènent à l’acceptation de la dictature; l’autre voie est celle de lois votées par un pouvoir illégitime (je pense que nous n’en sommes pas là: ce pouvoir reste légitime, il a été élu démocratiquement et sans tricherie, en respectant les règles du jeu démocratiques; mais de point de vue, celui de la légitimité venant du peuple, la loi, elle, est illégitime, puisque le peuple souverain s’est saisi de la question par les moyens prévus par la loi, et que le pouvoir l’en a empéché.)
Or, que se passe-t-il aujourd’hui en france?
Controle d’identité abusifs, garde à vue illégitimes sans réquisition du procureur, emprisonnement illégal… Il y a eu plus de 1000 gardes à vue illégales pour raisons purement politiques.
Pourquoi? Quelle sont les raisons qui fait que le système judiciaire de répréssion puisse ainsi devenir systématiquement illégal?
La première est très simple, et était prévsible dès le refus de la pétition au CESE: cette loi est illégitime, le peuple la refuse, mais elle a été passée en froce, aussi le pouvoir s’est-il condamné lui-même à n’avoir d’autre réponse que la répression, mais aussi à s’enfermer dans un cercle vicieux du à sa mauvaise conscience: ce passage en force a généré de la colère, qui pousse à le contester, sauf que pour le pouvoir, que ce soit le gouvernement ou la police, toute contestation de cette loi est ressentie comme une mise en cause directe, ce qui le pousse à une forte répression, même illégale, en espérant décourager ses opposants. La dite répression augmente la colère, qui augmente la contestation, et le cercle vicieux est en place…
Mais la deuxième est bien plus grave, et sur celle-là nous pouvons agir: elle est simple: les policiers n’ont rien à gagner, hormis se mettre en règle avec leur conscience, et tout à perdre, à commencer par leur emploi (c’est la menace la plus immédiate qui vient à l’esprit, et c’est malheureusement facile, et très efficace, surtout pour ceux qui ont de une famille à nourir…), s’ils refusent des ordres, même si ceux-ci les choquent ou heurtent leur conscience.
Nous ne pouvons pas les aider à conserver leur amploi, même si nous apprenions qu’un policier a été limogé sous un prétexte quelquonque, pour refus de répréssion illégale: ce policier serait un exemple, et je ne sais pas s’il serait possible de les aider efficacement à retrouver un emploi dans ce cas…
Nous pouvons les aider à lutter contre ses ordres de 3 manières, tout d’abord en manifestant publiquement et de façon non violente notre opposition à ces ordres injustes, c’est ce que font les veilleurs debout.
Ensuite, en essayant de donner des conseils utiles aux policiers, par exemple de ne pas protester à titre personnel, ce qui risquerait de les désigner comme cible, mais en tant que corps de police dont le gouvernement a besoin, par le biais des syndicats, en leur demandant de protester: il estsera bien plus difficle de virer un syndicat de police, surtout que le président est viré pour une protestation collective, la grogne monterait très vite, risquant d’amener une grève générale, ou plutot des arrèts maladie généraux, puisque les policiers et les gendrames n’ont pas le droit de grève.
Je pense que cette hypothèse serait cauchemardesque pour le gouvernement, qui s’est condamné à ne plus pouvoir faire face à ce mouvezment de contestation que par la répression, qui nécéssite justement les policiers…
Mais il y a une troisième voie, un troisième moyen, qui celui-ci sanctionne l’illégalité des actions policières, permettant aussi aux policiers d’avoir des arguments pour refuser ces ordres: la plainte auprès de la police des polices. C’est la que se place l’interrogation du titre, car cétait la hantise des empereurs romains: qui va nous garder de gardes, nous protéger de ceux sont censés être nos protecteurs?
Ils existent: c’est la police des polices, nommée officiellement « inspection générale de la police nationale ». L’article de wikipédia n’est guère encourageant à première vue: d’après lui, cette police des polices, qui devrait pouvoir être indépendante du gouvernement, subit de très fortes pressions et n’a guère de pouvoir de sanctions réel.
Est-ce vrai? Je n’en sais rien, mais c’est très probable, surtout en ce moment.
Est-ce une raison pour ne pas porter plainte? Je ne le crois pas, même si les effets directs de ces plaintes seront sans doute très faibles. Tout d’abord, parce que ne pas le faire serait lacher quelque chose d’important: la conviction que la police doit être au service de la Justice, de la Loi, et non pas être contre elle, car ne pas dénoncer un système dont on est certain qu’il est injuste c’est l’approuver. Rien que cela serait une raison suffisante.
Mais il y en a une autre: il est certain que les policiers mis en cause le savent parfaitement, et que cela constitue un rappel utile, celui qu’ils sont allés trop loin. Je doute franchement qu’un policiers puisse totalement se moquer d’une plainte pour garde à vue abusive, et surtout si il n’y en a pas une, mais plusieurs voire de nombreuses plaintes. Et cela permet aussi que les policiers perdent le sentiment, qu’ils ont sans doute actuellement, qu’ils peuvent commettre des actes illégaux en toutez impunité.
Mais il reste un problème: le risque que cette riposte soit trop importante, ou constitue pour nous un moyen de vengeance ou de revanche.
Je pense que ça serait contre productif, ne serait-ce qu’en énervant le juge d’instructionn qui a sans doute déjà eu des pressions pour ignorer ce genre d’affaire. A titre strictement personnel (et je n’ai jamais été en garde à vue, cela pourrait sans doute changer si j’y allais) je me contenterait de demander 1 euro symbolique, plus le remboursement d’éventuels frais d’avocats, que je chercherais à rendre faibles, vu mes ressources, et je souhaiterais que la condamnation prenne la forme d’un rappel à la loi.
Pourquoi? Déjà parce que les policiers ont une attitude globalement correcte, à certaines exceptions prèts, et surtout parce qu’il y a derrière ces actes un système qui les y pousse, et fait pression sur eux: leur position n’est déjà pas facile, il n’est pas utile d’en rajouter selon moi, et cela nous gagnerait aussi leur sympathie, même de ceux qui nous sont hostiles, et leur rendrait donc d’autant plus difficile l’éxécution de ces ordres à l’avenir…